Il poste un emoji "Carotte" dans le canal #aide-et-questions : 3 ans de prison ferme

Fait divers - L'équipe de journalistes du Squicky Enchaîné a pu s'entretenir tôt ce matin avec le nouveau détenu de la maison d'arrêt locale. Dans les faits qui lui sont reprochés, on y trouve un message posté sur le Discord officiel de Blablaland. D'apparence innocent, ce message va pourtant lui coûter trois ans de détention. 

7h30. Nous entrons dans la maison d'arrêt pour rencontrer Madame Hindlouche, la directrice de l'établissement. C'est avec son aval que nous avons pu obtenir un entretien individuel avec le condamné, que nous appellerons Aillaude*. C'est peu avant sa première entrée dans sa cellule et peu après sa première fouille rectale que nous rencontrons donc notre sujet. Il est pâle et tremble frénétiquement, nous l'invitons à s'asseoir en face de nous. Après avoir fait les présentations, nous lui posons donc nos questions. "Pouvez-vous nous expliquer les faits, Monsieur Aillaude* ?" Après un certain laps de temps, il leva les yeux puis bégaya. "J..j...j'étais sur.. sur le discord. Les g.. gens posaient des questions et j.. j'ai voulu plaisanter."

Monsieur Aillaude*, en effet, a été jugé et condamné à 3 ans de prison ferme suite à un message à caractère provocateur et malfaisant sur le discord de Blablaland. Nous reprenons l'entretien.

"Pouvez-vous nous dire quel était ce message, et pourquoi vous-êtes vous retrouvé ici ?". Il commença à répondre avant la fin de la question, légèrement à cran. "J'ai m..m...mis une carotte. Un e..e..moji carotte. Je n'avais pas.. pas le droit, c'est int..int..interdit." Visiblement sous le choc, il éprouve des difficultés à formuler ses phrases. 

"Vous le saviez, que c'était interdit ? Dans le canal des questions, on pose des questions. C'est très grave de poster un emoji sans question. Surtout une carotte. Vous en êtes bien conscient ?"

"Je..je.. je ne m'attendais pas a une t...telle punition. Pas si.. si longtemps... Je regrette. Je ne savais pas que... que... que c'était si gr.. grave."

"Vous êtes bien traité ici ?"

"Je..je.." La directrice répondit à sa place : "Il est heureux, vous ne voyez pas ? Il en sortira grandi." Puis, elle mit fin à l'interview en demandant à Gérard*, l'un des surveillants pénitenciers, de l'accompagner jusqu’à sa cellule. Cellule qu'il partage d'ailleurs avec Roger*, condamné pour agression homophobe et raciste. Lui n'est là que pour 1 an et demi.

C'est plusieurs jours après que nous apprendrons que, Roger* aillant recouvré sa liberté, le nouveau compagnon de cellule de Monsieur Aillaude* avait été emprisonné pour des faits similaires : Il avait écrit un "Salut sava" dans le canal #chat-beta.

*Certains prénoms ont été changé par soucis de confidentialité.